les méandres de l'installation agricole

Publié le par arno

Etant donné le faible autofinancement dont je dispose, nous avons choisi de profiter des différentes aides dont nous pouvons disposer dans les Alpes Maritimes. 

La première est d'origine communale puisque ce projet ne peut exister qu'à partir du moment où les conseils municipaux ont décidé d'acquérir un terrain agricole afin de pouvoir le louer à un jeune agriculteur. Contes (puis la communauté de communes du pays des Paillons à qui le terrain a été rétrocédé) et Blausasc ont donc fait l'effort financier d'acheter ces terres afin qu'elles conservent leur fonction agricole et que la vallée puisse proposer pour plusieurs décennies une production agricole locale à ses habitants. Ces investissements concernent dans un premier temps l'achat des parcelles puis dans un second temps la réhabilitation du site afin de faciliter le lancement de l'exploitation (construction d'un bâtiment agricole, installation de l'électricité et de l'eau potable, défrichage par les services municipaux, communication dans le journal local,...). Le retour sur l'investissement se comptera en qualité de service pour celles et ceux qui apprécieront les fruits et légumes biologiques produits et peut-être à terme aux emplois (saisonniers ou à durée indéterminée) qui seront crées...

La deuxième est partagée entre l'Europe et l'Etat qui co-financent l'installation agricole par la Dotation Jeune Agriculteur. Afin de pouvoir justifier la demande et la viabilité du projet, il est nécessaire de monter un dossier technico-économique qui extrapole pour les 5 premières années le développement de l'exploitation ainsi que son financement (recettes et emprunts bancaires). La chambre d'agriculteur et le point info installation m'accompagne pour ce dossier jusqu'à la validation par la CDOA présidée par le Préfet.

La troisième aide est co-signée par le Conseil Général et l'Europe (à nouveau) qui s'associent pour subventionner une partie de l'investissement. Sur les thèmes choisis (économie d'eau, matériel motorisé, structure de production,...), nous pouvons être aidés jusqu'à 50% du montant HT des achats.

Pour bénéficier de ces aides qui réprésentent à la finale environ la moitié des frais à couvrir (le reste étant emprunté à la banque), il faut prévoir du temps, voire plutôt de la patience car le montage des dossiers et leur suivi dans les services administratifs peut être long et fastidieux tout en étant soumis à des dates de commissions périodiques impératives.

Les pièces à fournir (devis, autorisations préalables diverses,...) sont souvent pénibles à obtenir mais sont indispensables pour bien estimer son projet mais aussi pour compléter ces dossiers de financement. Le problème est que les informations sont morcellées dans différentes administrations (qui conservent précieusement leurs secrets comme un savoir faire) et qu'on a pu découvrir un besoin indispensable de justificatif à fournir alors qu'il semblait qu'enfin notre dossier était complet prêt à être présenté en commission! Enfin c'est la cascade des justificatifs: pendant qu'on attend une attestion patin, le dossier couffin est mis sous le coude... 

Stressant quelque peu... car sans l'accord de la commission, on ne peut engager aucun acte d'achat; sachant que les délais de livraison pour un matériel dépasse le mois, il y a de quoi mettre en péril le premier semestre de production autrement dit la moitié des revenus potentiels de l'année... Alors il faut jongler (vive le cirque!!!) et compter parfois sur la bonne compréhension des hommes et femmes qui gèrent ces services en espérant qu'une attestation de dépôt de dossier "x" suffise pour valider la demande "y" dans l'attente de la pièce officielle. 

Le jeu en vaut la chandelle mais les règles sont parfois surprenantes. Déjà le metier d'agriculteur se profile: entre le champs et le bureau, les journées sont chaudes. Aujourd'hui, la pluie est tombée, ça rafraîchit la tête et arrose le verger. Ouf!


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